Originelle Mère
(extrait
Alcior)
Sans jugement, nous avons jeté l’enclume des jours, libérant de ses chaînes le virginal esquif glissant vers l’exquise extase d’aquarelle… au son du mouvement lointain des vagues, du Verbe des airs mâtiné d’huiles essentielles d’éther, que le zéphyr emporte au bord de nos lèvres d’argile peintes avec la soie de l’embrun algal.
Sous les doigts d’exil, la terre se fait chair d’or ange que colore la volupté d’une timidité d’azur… et les voix des ondines montent, en chœur, vers la mer, avec l’espoir de caresser la Flamme solaire, de plonger dans le Feu d’un Esprit neuf, sans pigmentations astrales.
Alors, l’Être et le non-Être cheminent guidés par l’Étoile d’une poésie trouvant sa puissance dans les champs oblongs du Réel !
Et le bleu vitreux d’une arche embrasse la lumière du corps cristallin sur l’autel marin… avec pour seuls témoins des goélands, dont la blancheur se confond avec l’écume d’une transhumance polaire…
Ainsi, chaque vague temporelle converge en direction d’une unique ligne qui sombre au sein d’une éternité consciente, abandonnant à l’amnésie les mémoires sacrificielles, les douleurs programmées…
Au pied de la digue de nos yeux, l’évanescente nef disparaît ; et nos mains conques offrent, aux Hommes sages, le chant de l’Originelle Mère !
Stéphane, le 20.03.21
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