Feutrés d’azur
(extrait
"Alcior"- fragments étranges)
Sous l’agrume des jours, les stylos, feutrés d’azur, se mélangent les crayons, s’emmêlent les pinceaux dans une flaque d’innocence, avant de plonger dans le bleu ciel d’une aquarelle, en quête d’un sourire léger, ce fruit mûr au-delà du vernis qui couvre la surface des choses insipides, de ces formes brillantes, encore endormies, qui ne sont pas des diamants, proies faciles de ces pies — âmes volatiles cherchant la mort du signe avec la fougue d’une fugue factice !
Alors, ces stylos habiles, à la mine réjouie, ont tracé leur route — guidés qu’ils sont par une intelligence horizontale et un Amour vertical — ; ils ont dessiné un point au centre : un espace de pure clarté au rythme radieux de l’Êtreté. Ô sérénité d’un Vide touchant à l’Essentiel, Germe christique portant la sagesse de Sophia, l’expansion florale du Réel sublimé !
Et, c’est un de ces stylos qui joue entre mes doigts et donne du mouvement à la main, aux mudras solitaires — blanc survol de ces petits carreaux qui vont à la rencontre solaire de l’encre invisible, plus aérienne encore que le souffle d’aile d’une colombe, fille de l’Esprit…
Le cycle s’achève donc par un retour, la tête aux nues, au cœur de l’Être, le stylo, de vœux nus, devenu une plume par la grâce graphique d’une transmutation passagère…
Stéphane, le 13.04.2021
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