Un Monde à Nous !
(Aphorismes burlesques, absurdes, surréalistes)
Nous avons pour habitude de prendre un train pour transporter notre automobile dans l’aéroport le plus proche de notre domicile.
Nous sommes très satisfaits de l’ensemble des mesures coercitives visant à protéger la liberté de chaque citoyen. La construction prochaine d’un mur de barbelés autour de notre pays s’inscrit dans cette politique – proche de notre esprit de camp et de cet idéal scout qui nous animent –, concourant à la préservation de notre patrimoine et de ses pluralités !
Chaque matin, nous nous approchons à pas de loup du miroir, par peur que la glace ne se brise entre les deux pôles de notre psyché.
Jusqu’à ce jour, nous ne déplorons aucun incendie dans nos forêts d’algues marines !
Pour nous punir, nous nous sommes crevé un œil, car nous avions été trop aveugles devant la bêtise humaine.
Attentifs aux premiers battements de feuilles de ce jeune arbre que nous avons planté pour inaugurer notre chantier, nous nous demandons si ce sera le chêne ou bien les deux gigantesques tours de notre complexe hôtelier qui cacheront cette forêt, juste derrière, où frémissent des hectares de pins.
Chaque matin, nos bras droits se lèvent du pied gauche, avant de nous rejoindre au bureau où nous nous entrainons à serrer des mains moites.
Nous mettons de l’eau dans notre vin pour ôter les taches de fruits sur sa robe.
Nous aimons tordre le cou aux idées reçues au sujet de la diminution du coût du travail. Selon nos experts économiques, cette politique n’entraîne pas de licenciements, mais simplement une réorganisation physique de nos structures de production et de gestion du personnel. Nous remercions, d’ores et déjà, nos ingénieurs – spécialistes des formes de veille technologique en Amazonie –, qui nous ont permis la mise en œuvre de notre programme mondial de « réduction des têtes » : the mind reduction program.
Nos constructeurs d’automobiles ont conçu un prototype de moteur plus écologique en remplaçant le cheval-vapeur par l’âne-ressort !
Après l’incident nucléaire dans la centrale de Moufle, près de Millau, nous avons constaté qu’une réaction en chaîne avait rompu les liens qui unissaient les détenus dans la cour de la maison d’arrêt de Gant.
De jour comme de nuit, nos équipes de chasseurs de têtes ont battu la campagne, afin de débusquer l’idiot du village ; ainsi, aveuglés par la quête de ce Saint Graal, nous en avons oublié l’essentiel : au sommet de notre monarchie, un con trônait déjà !
Nous étions perdus ! Avait-il fallu des bras d’hommes pour construire ce chemin de fer ou, seulement, des bras de fer pour construire ce chemin d’homme ?
Ainsi, nous savons, maintenant, que l’homme le plus grand du pays n’a même pas vu la mort qui lui arrivait en face !
Avant de monter les blancs en neige, nous descendons les noirs en luge. C’est ce que nous a dit l’homme du télésiège.
Stéphane (2012)
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DMTuk oise (dimanche, 09 janvier 2022)
La sentence est tombée mais rien a changé...
Peine il y a mais personne ne s'en aperçoit ou plutôt, ne veut pas voir ça ! Et pourtant il est ici le SA VOIR... dans chacun d'entre nous ; à nous de nous en donner la peine afin de briser ses chaines... Joli exploit ! Bien à toi, Très Cher Stéphanukoi (lol c'est pour la rime, tu l'auras compris ;)
Stéphane L'Émerveilleur (dimanche, 09 janvier 2022 18:23)
L'Anachronique remercie sa chère Soeur DMTUK Delphinuk pour son soutien essentiel, par tous les temps illusoires, suivant la voix du Cœur qui vibre en Elle ! Lumineuse soirée à Toi et ses Trois Fantastiques ! D'un cœur solaire, Stéphane