Vers le chant d'Hélios...

Vers le chant d’Hélios...

                                     (Alcior 2 - fragments étranges)                                       

Par un soir d’agrumes d’hiver, le bleu radieux des rayons solitaires nous plongeait au sein d’un Éternel protecteur, par le Souffle d’un Verbe que seule une infinité de voix pouvait entendre, tout oreilles perdues dans l’hypnotique chaos ambiant.

Parfois, le jugement se montrait plus saillant et l’égo divisé, encore à l’œuvre dévastatrice, ne maniait que la condamnation ultime, loin d’un Amour Universel révélateur de notre Origine.

Toujours plus aisé de juger, pour la psyché humaine, de s’abandonner à une écoute d’un tympan enflammé, à une vision d’un œil, chassant les polarités pour n’en choisir qu’une, à des lieues de la Voie du milieu, d’une neutralité servant le juste équilibre intérieur, l’harmonie essentielle à l’expansion de la Conscience en notre chair livrée à ses programmations, à ses blessures profondes.

Ainsi, il semblait si simple de tuer le chien en sifflant, tel un serpent biblique, haut et fort, qu’il était frappé par une rage sordide ou bien une coronale folie !

Par ailleurs, s’exprimaient les ombres, en chacun, avec une vanité sans bornes, avec un mépris ostentatoire pour le champ d’une unification source de nos plus solaires créations.

Là-bas, au sommet de la dune illusoire, le sable se muait en eau douce qui lavait les pieds de l’homme en bleu marchant vers l’Être qui sommeillait en lui, vers le chant d’Hélios, sous le ciel marial d’une vestale christique…

© Stéphane, le 8.12.2022