Si l’herbe est plus verte !

 

Si l’herbe est plus verte !

 

(Puzzle série 4 - pièces mobiles)

 

Tandis qu’il y a quelques semaines, la tempête Daniel traversait la Grèce — à la vitesse d’un poney shetland, au galop argentin, qui souhaitait éviter les gouttes de Tang eau, aux humeurs de mousson tropicale, du jeu de quilles d’un climat sachant faire des sauts de cabri, sous le rire sardonique de tirailleurs qui butent les cumulo-nimbus et les culbutos stratus, avec un laser plus virulent qu’une petite balle, à l’air comprimé, durant une partie endiablée d’airsoft ! — de gentils moutons eurent l’idée panurgique de plonger, tête la première, dans une serre gorgée de cannabis médical, afin de se lover sur les alpages de ce paradis perdu, à l’abri des fureurs automnales… Ô stupeur des Stups et tremblements d’éther hospitalier !

 

Ainsi, à l’image de certains hommes crédules hypnotisés par les propos mielleux de leurs maîtres, ce troupeau goûta, sans modération, et même avala, dans l’oubli total d’un contrôle antidopage inopiné, 270 kilos de beuh leur donnant un ressort pantagruélique !

 

En effet, ces douces pelotes de laine, libérées de l’apesanteur, se mirent à flotter dans l’atmosphère ouateuse qui les entourait, bondissant plus haut que des chèvres, après l’absorption d’un cocktail de bois bandé, en poudre de Merlin pine pine, mélangé aux écorces colorées de MDMA ! Suffolk qui roule n’amasse pas mousse et feuilles de coca !

 

 

Dès lors, loin de leur somptuosité moutonnière, de leur confort unitaire, nos charmants animaux bêlaient aux quatre vents, habités par la fougue dantesque d’un dieu Pan désireux d’envoyer Zeus sur la lune ! Tous frappés d’une frénésie indomptable, ils se tapaient la cloche avec une avidité sans borne… Nos Blackface bien déjantés se lançaient à la poursuite triviale d’éléphants roses, de dragons de Komodo et d’autres créatures de l’Astral, sur des chemins serpentins, avant de traîner, derrière leurs pieds de mouton, un chariot fuligineux plein de vanités et de melons frais, pour épandre, sous les yeux du Parthénon, cette connaissance contenant les acides réponses aux questions les plus absconses qui taraudent l’Humanité, depuis sa genèse ! De la bave de crapaud à leurs lèvres purpurines, gonflées d’aplomb, ils étaient sur les starting-blocks, afin de résoudre l’énigme du Sphinx et celles du Père Fouras !

 

Conséquemment, ce fut à saute-mouton que nos zélés profils de mérinos clôturèrent leur go fast, les quatre fers en l’air, à deux mangeoires coupe-faim de bouffer les pissenlits par la racine du mal ! Ô Tragédie mythologique du réchauffement systémique, de l’entropie médiatique qui pousse les bêtes sur une nouvelle arche de Noé, au démoniaque effet de serre, ou vers cet Eldorado qui eût pu transformer une vessie d’ovin, ambrée de trouille, en une sauvage lanterne d’ermite !

 

Ô peuple des Bizet et des brebis égarées, venez donc, mes agneaux lactescents, vous réfugier, sous mon lit, afin d’y découvrir si l’herbe y est plus verte, guidés par le chant pastoral des signaux de fumée d’une chicha d’alchimiste cherchant la sortie du dédale, armé de sa bitte d’amarrage et d’un couteau suisse usiné pour tailler la route au milieu d’un péplum grec et des assauts spongieux de nos tribuns-climatologues enrobés d’un vernis de savants astrologues prompts à nous briser les bogues en brandissant des théories toujours plus alambiquées les unes que les autres, en quête d’un bouc émissaire à dessein de nous faire péter le ciboulot et la sous-ventrière !  

 

 

Stéphane, le 12/10/2023