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Pétard et p'tite coco

Pétard et p’tite coco

 

(Puzzle série 4 - Pièces mobiles)

 

 Alors que j’étais à quelques kilomètres du drame, sous les feux de la rampe d’un skate parc avec mon ami que nous appellerons P. Palmipède — sans relation avec un pingouin, pétard au bec, assis sur son tas de neige carbonique — dans le respect de son plus strict anonymat, nous vîmes un chien, de type Char Pet sans muselière, qui aboya vers l’est, puis la caravane du Cirque médiatique passa, à une allure folle, avant qu’un tir de roquette se fît entendre, laissant, au creux de nos esgourdes ensablées, un air supersonique de Djobi Djoba, suivi par le choc d’un téton gauche venant écrouler, à l’image d’un ballon-sonde, les deux tours de notre château fabriqué avec des billets de 500 euros roulés d’après la forme oblongue d’un cigarillo ou bien d’un mikado à snifer l’arôme coca, sous la bise carrosse d’un conte des mille et une nuits d’ivresse.

 

Mon camarade n’aperçut aucune traînée de poudre malgré un flair digne d’un agent canin engagé dans la lutte contre le déploiement de structures stupéfiantes au sein de stades urbanisés par une olympiade aseptisée ! Par conséquent, nous entreprîmes notre orientation sauvage à l’aide d’une jaune ligne d’éjections buccales digestives, puis d’une piste verte réservée à la circulation migratoire des cyclotouristes, pour tomber devant le boot camp d’été de rempailleurs de chaises à la joyeuse humeur gitane, sans filtre !

 

Après le paiement du péage, en monnaie sonnante de singe, un bipède du nom de Chewbacca Cabra de la Plata fut honoré de nous mener au pied du saint Ken J — le pilier de bar et le sain cocotier de cette oasis — qui se mit au devoir de nous conter qu’il avait tenté de viser la lune parce que cela ne lui faisait pas peur et que même à l’usure, il y croyait encore, que des sacrifices (humains, animaux ?) il en ferait, selon les nécessités du moment, toujours avec son arme (de poing) levée !

 

Là, sous les pupilles chargées de khôl de Ken ci-gît le Survivant, nous restâmes comme deux ronds de churros, en proie à un certain magnétisme bipolaire ; par la foule des nomades et l’aura persillée de ce chanteur de jazz, nous étions emportés ; deux piafs, sans envergure vocale, sur le pin parasol d’une station spatiale et balnéaire !

 

Après cette messe incantatoire, tout droit sorti de sa transe, Ken le « J » nous révéla qu’il avait voulu tuer la poule aux œufs d’or, à cause du refus de producteurs lubriques de lui donner le premier rôle : celui d’une camionnette livrant des haricots coco dingos dans la nouvelle série de France Détroit, "Louis la Brocante en détox, selon la méthode frugale de las Casas Novas", sous la direction artistique de Coco bel œil et de Barbie Tue Ric (Hunter) ! Nous mesurâmes, en un battement de cils argentins, son chagrin de ne pouvoir être guidé par une association pure de B(euh) et de C sur un plateau d’argent secret. Le premier épisode avait déjà pour titre « Je tire à blanc dans l’aile ou la caisse, avant de viser le cœur, puis de me raviser, pour lustrer mon canon, afin de niquer ma tétine gauche » !

 

Sous le joug de l’émotion, deux toreros — lourdement armés de banderilles Mr Fizer — nous raccompagnèrent — à la vitesse d’un taureau dont les faux reins ressemblaient à des valoches de véliplanchistes servant de mules pour un cartel colombien, vers la sortie de cette terre sacrée, de cette arène ludique, nous balançant une nuée de plombs dans le fion, s’esclaffant tels les Bossus de notre Drame, à la vue de nos ombres chinoises qui couraient comme des lapins d’Alice perfusée à l’acide hyaluronique vers l’île du prisonnier au sommet de la dune poncée du Pilates…

 

 

Stéphane, le 27/04/2024

 

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Commentaires: 4
  • #1

    Lena (samedi, 27 avril 2024 14:07)

    excellent comme toujours, merci Stéphane pour ce voyage bohemien à la coco

  • #2

    Stéphane L' Émerveilleur (samedi, 27 avril 2024 15:32)

    L’Anachronique remercie du cœur Lena, pour son accueil dans le groupe et son commentaire sur le site au sujet de Ken J qui — en dépit de sa détresse psychique — alimente la scénarisation prédatrice de ce monde, dont il est le produit commercial pressé entre deux forces entropiques, un espace gitan qui a perdu ses repères originels et une société de psychopathes ! D’un cœur observateur, Stéphane

  • #3

    Laetitia (dimanche, 28 avril 2024 16:32)

    Quelle inspiration !! Quelle verve, particulièrement inspiré cher Stéphane... merci pour cet humour et cette écriture satirique. Prends soin de toi et de ta plume �

  • #4

    Stéphane L' Émerveilleur (dimanche, 28 avril 2024 17:16)

    L’Anachronique remercie du cœur Laetitia pour l’accueil réservé à sa plume volage qui voyage au milieu de ce cirque médiatique, de cette absurdité sociétale, de ce burlesque planétaire ! Plénitude à Toi, Tobby et Oska ! D’un cœur idéal, Stéphane